Article original paru dans VOIR le 22 décembre 2004
Ça y est! Au deuxième visionnement, c’est confirmé : Magnolia vient de prendre la première place dans la liste de mes films préférés, tous genres et toutes époques confondus!
Cette œuvre est emblématique d’un renouveau du cinéma en général, et du cinéma américain en particulier. Un jeune cinéaste méconnu prouve en trois heures qu’on peut faire appel à l’émotion du spectateur sans jamais cesser de parler à son intelligence ni utiliser de « recette » cinématographique. Qui plus est, il le fait par surprise, avec une distribution qui mélange les stars à contre-emploi (Cruise, Moore) et de magnifiques inconnus.
Comme pour d’autres films de cette nouvelle génération – celle de Charlie Kaufman et des frères Cohen – c’est l’imagination qui prime. Une bonne histoire, bien tordue et bourrée de ces sentiments contradictoires qu’on craint tous de connaître un jour, une direction d’acteurs époustouflante, des comédiens qui prennent plaisir à se dépasser, des images qui se gravent dans nos mémoires, une musique envoûtante, et surtout, un jeu subtil avec notre esprit et nos émotions.
Absurde, difficile et inattendu, Magnolia est un film-fleur qui ne plait pas à tout le monde. Moi, j’ai été tout simplement transporté.