C’est officiel, je suis désormais DGA.
– Hein? Dégéa?
– Diplômé en guitare acoustique?
– Drôle de gonzo apatride?
– Délégué au gratouilles animalières?
– Dégriffeur de girafes amorphes?
– Déconneur de grande amplitude?
Oui, tout ceci et un peu plus : je viens d’être admis dans le club très sélect des designers graphiques agréés de la Société des designers graphiques du Québec.
Pour un graphiste indépendant comme moi, c’est un ancrage professionnel et une réponse simple à la question «c’est qui, lui?». L’admission se juge sur dossier et se reçoit avec fierté, comme une sorte de certificat de compétence. Après 27 ans de carrière, il était temps.
À moi de me montrer digne de ces trois petites lettres et de ne pas faire honte à mes 66 collègues. Et la barre est haute, car le talent graphique ruisselle du Québec comme eau d’érable en mars, si je puis me permettre cette métaphore rustico-gastronomique.
Je promets de rester simple. D’esprit, surtout.