(comme des citrons)
Si le phénomène de l’anxiété de performance vous interpelle, principalement chez les jeunes, je vous propose une fausse trilogie documentaire particulièrement éclairante. Mireille et moi venons de nous l’offrir en rafale et c’était vraiment intéressant.
► Commençons par Les vrais perdants, un documentaire réalisé par André Melançon en 1978. On y suit quelques enfants et préados, des gens de mon âge, donc, poussés par leurs parents dans la pratique intensive de gymnastique, de piano ou de hockey. Pour « devenir quelqu’un ». En filigrane, c’est la volonté des parents de se réaliser à travers leur progéniture qui se dessine, et l’équation enfant inhibé/parent contrôlant/coach intransigeant est assez dérangeante. Melançon fait mine de ne rien diriger, mais le titre seul de son film en dit long sur son point de vue. À l’époque, Mireille-la-bonne-élève s’était beaucoup reconnue dans ces enfants, et elle avait hâte de le revoir avec ses yeux d’adulte.
► Ce serait tellement chouette de savoir ce que sont devenus ces enfants, me disais-je à haute voix. Ça tombe bien! Melançon les a retrouvés 30 ans plus tard et les a interrogés sur cette expérience, et leur vision de la vie! Le résultat : L’âge de passion, sorti en 2007. Mais 30 ans plus tard, c’est aussi 14 ans AVANT aujourd’hui. Et ces années-là comptent aussi.
► Finissons donc ce voyage en pleine actualité. Allô 2021. Voici La barre haute, un documentaire sans lien avoué avec les précédents, né du tournage du film de Ricardo Trogi, Le Guide de la famille parfaite. Le producteur, acteur et vedette Louis Morissette (non, je ne suis pas fan de cet individu) lance quelques pistes autour de la pression que la société, les parents, les pairs, les profs, mettent sur les jeunes pour qu’ils deviennent une version optimisée d’eux-mêmes par la pratique du sport ou de l’art. Sous l’apparente couche de pédopsychologie semi bienveillante, sommes-nous si loin des vrais perdants?