Telle est la question que devraient se poser tous les expatriés.
On s’en doute : la réponse est loin d’être triviale. Mais j’ai surtout remarqué de grosses différences d’approche d’un individu à l’autre.
UNE DÉMARCHE DE CHANGEMENT DE PAYS REPOSE SUR UN CONTINUUM D’INTÉGRATION QUI VA DE « NE RIEN CHANGER À SA VIE D’AVANT » À « OUBLIER COMPLÈTEMENT D’OÙ ON VIENT ».
Pour les besoins de l’étude, je partirais du seul cas que je connaisse vraiment, celui d’un Français ayant immigré au Québec. Et, plus précisément, celui d’un Parisien débarquant à Montréal. En gros, une démarche de changement de pays repose sur un continuum d’intégration qui va de « ne rien changer à sa vie d’avant » à « oublier complètement d’où on vient ».
D’un côté, ceux qui ne voient aucun avantage à s’adapter à leur nouveau contexte géoculturel, qui veulent leur baguette de la boulangerie du coin, leur espresso au comptoir, leur Côtes-du-Rhône sur la table, leur journal télévisé à 20h, et leur passeport tricolore. [Note : j’utilise le masculin pour alléger le… Nan ! C’est juste parce que je suis un putain de gros macho franchouillard.]
À l’autre extrémité du spectre se trouvent ceux qui ne veulent plus rien savoir de la France, qui se perçoivent soit comme des néo-Québécois, soit carrément comme des citoyens du Monde, libres et apatrides. Leur vie d’aujourd’hui se passe ici et ne ressemble en rien à celle qu’ils ont fuie. Leur réseau et leurs projets sont désormais nord-américains. Ou en forme de globe, mais pas d’hexagone.