La tendance actuelle des logos minimalistes fait couler beaucoup d’encre. Faut-il y voir un retour aux valeurs fondamentales du design, ou un appauvrissement créatif?
L’apogée du minimalisme est atteinte quand un logo n’est plus qu’un nom (ce que les anglophones appellent wordmark), écrit en noir dans une typographie sobre et familière, sans aucun ornement.
J’ai mené une expérience sur 70 logos internationaux, sélectionnés selon ces critères : ils sont connus, strictement typographiques, en majuscules, et ils existent en noir (même si ce n’est pas toujours leur couleur par défaut).
Puis, j’ai testé une intuition typographique : ces logos pourraient-ils être émulés à l’aide de l’une des deux fontes linéales les plus populaires, soit la Gotham et l’Helvetica*? Pour y répondre, j’ai recréé chaque logo avec l’une des deux fontes, en ne jouant que sur la graisse (épaisseur), la largeur et l’interlettrage. Pas de bidouillages. Le logo à gauche, le fonte à droite, une page pour Gotham – grande gagnante de ce comparatif –, et une page pour Helvetica.
Attention : je ne prétends pas que TOUS ces logos sont fait avec l’une de ces deux fontes. C’est le cas de peu d’entre eux. Les autres utilisent simplement des fontes «cousines». Ou des versions légèrement modifiées.
* Pour les puristes de la typographie, je précise que si l’Helvetica est la reine incontestée de sa catégorie malgré de nombreuses cousines (Univers, Akzidenz Grotesk, Haas, San Francisco, Arial), la Gotham aurait pu être remplacée par une multitude de sosies (Brandon, Montserrat, Avenir, Gibson, Proxima Nova, Museo, etc.).