Sale printemps pour Corona

Laver son nom sans trop faire mousser le produit : un drôle d’exemple de gestion de crise.

En ces temps pandémiques, il ne fait pas bon s’appeler Corona. Les gens font des liens tellement vite, et tellement mal.

La bière Corona célèbrera cette année ses 95 ans. Pour des raisons évidentes, la fiesta risque d’être un peu amère. Si la tendance se maintient, on se reprendra pour le centenaire.

Première bière en volume au Mexique et quatrième dans le monde (bravo!), cette lager exotique se taille rarement une place dans les palmarès biérologiques. Les mauvaises langues – et les bonnes papilles – ne se gêneront pas pour dire que «si t’as besoin d’une tranche de lime pour y trouver du goût, t’es mieux de boire autre chose». Ce qui fait le succès de ce produit sous nos cieux nordiques, c’est plutôt l’effet «madeleine de Proust» : il nous rappelle les vacances, le Mexique, la Bamba, le soleil, la siesta, l’éloignement de notre patron.

CORONA SIGNIFIE «COURONNE» EN ESPAGNOL, AINSI QU’EN LATIN ET EN ITALIEN. […] CÔTÉ ÉTYMOLOGIE, ON NE PEUT PAS FAIRE PLUS SIMPLE.

CORONA signifie «couronne» en espagnol, ainsi qu’en latin et en italien. En russe, en polonais, en finnois, en hongrois et en allemand, c’est «korona», et en portugais «coroa». Côté étymologie, on ne peut pas faire plus simple.

Et c’est aussi du latin que le maudit coronavirus tient son nom : virus en forme de couronne. Voilà pour la coïncidence.

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