La saison d’automne du Cabaret des auteurs du dimanche démarre ce 20 septembre. Il était temps que je renouvelle l’affiche, voici un concept illustratif qui combine l’activisme, la scène et la plume.
En cherchant un site ou un blogue qui répertorierait méthodiquement les logos qui se ressemblent (copies, plagiats, coïncidences, ressemblances quelconques), je me suis aperçu que rien n’existait de complet.
J’ai donc dédié une page de ce blogue à une galerie de logos jumeaux que je compte mettre à jour à chaque fois que je tomberai sur un cas intéressant. C’est fascinant de voir qu’il existe des dizaines de millions de logos différents… et quelques uns pas-si-différents. Non?
D’ailleurs, mon prochain billet dans Infopresse aura un rapport avec tout ça.
Un mois après s’être coiffé d’un chapeau nommé Alphabet – et dont la pauvreté du logo est inversement proportionnelle aux revenus de l’entreprise –, Google prouve encore son refus du statu quo.
Notons au passage que Google est le deuxième des «Big Four», après Facebook, à rafraîchir son logo en 2015. Faut-il attendre la réaction d’Apple et Amazon?
Rien de surprenant jusqu’ici, puisque le monde du design et des communications se fait un devoir de tailler en pièces chaque nouveau logo de portée internationale, à commencer par ceux des J.O. (vous souvenez-vous de Londres 2012?).
C’est un fait connu, tout le monde peut se proclamer graphiste depuis que les logiciels de dessin sont disponibles sur tous les ordinateurs, tablettes et autres téléphones intelligents. Il arrive même que des pseudographistes réussissent à convaincre des clients un peu trop naïfs de leur confier un mandat graphique. S’ensuit immanquablement un design malheureux, dont le ratage finit par nuire à celui qui l’a payé. Quand le client dispose d’une grande visibilité, comme c’est le cas du TPS, cet amateurisme peut devenir gênant.
Évidemment, vous connaissez Facebook, et vous faites probablement partie de ses 1,4 milliard d’utilisateurs. En chiffres, ça donne 1 400 000 000. On appelle ça un succès planétaire.
Le précédent logo avait été conçu par l’agence américaine Cuban Council sur la base d’une Klavika, une fonte robuste, géométrique et légèrement anguleuse. Dans son utilisation courante – le plus souvent en blanc sur bleu – le logo paraissait plutôt sage et informatif : pas de majuscule, pas de pictogramme, aucun effet graphique. Cette sobriété lui aura permis de traverser une décennie en échappant aux critiques.
Jacques Parizeau est mort. Le Québec est officiellement en deuil.
Si j’ajoute mon hommage de nobody, c’est qu’en réfléchissant à ma perception de ce Monsieur, je réalise qu’elle se confond avec ma conception de la cause indépendantiste. Je m’explique.
Il y a 15 ans, j’ai débarqué sans y être préparé dans un Québec post-référendaire qui ressemblait à un lendemain de veille. Le camp «séparatiste» avait à mes yeux l’allure d’un club de vieux fêtards chaudasses incapables d’assumer leur deuxième défaite. Et Parizeau, c’était le mononcle alcoolique et raciste : sa phrase sur l’argent et les votes ethniques, LA PHRASE DE LA HONTE, tournait en boucle. J’étais venu profiter d’un multiculturalisme fonctionnel, qui étaient donc ces bouffons qui voulaient m’en priver?
Le fédéralisme est une position qu’on adopte par défaut quand on ne comprend pas ce pays. Oui, j’ai dit pays.
Dans les années qui ont suivi, j’ai essayé de m’immerger dans la culture et l’histoire récente du Québec, et j’ai vu ressurgir la figure de Parizeau sous un angle complètement différent : celui d’un homme puissant, intelligent et incroyablement fidèle à ses convictions. Un bâtisseur. Un leader. Un gêneur.
Dans la foulée, j’ai pris la mesure de la vision souverainiste : une simple question de survie, loin du jeu de frustrations, de rancunes et d’idées dépassées qu’on essaie de nous faire avaler à longueur de médias. Je suis devenu un indépendantiste convaincu grâce aux Québécois, à Lévesque, à Bourgault, à Falardeau, à Loco Locass… et à Parizeau.
(Et un peu grâce à Harper et Charest.)
Rien n’est plus motivant que d’avoir à bâtir une société, et c’est douloureusement d’actualité.
La seule fois où j’ai vu Parizeau en vrai, c’était au congrès d’Option nationale en mars 2013. Pour un péquiste étriqué, ce serait probablement un acte de trahison en bonne et due forme que d’aller faire un discours et serrer des mains dans le camps de ceux qui divisent le voteMD. Pour lui, c’était une question d’honnêteté. Et il a clairement signifié à l’assistance qu’il voyait en nous la relève de la cause. Parce qu’une idée, c’est pas mal plus vivant qu’une ligne de parti.
Pour ce rare modèle de conviction et d’intégrité, merci Monsieur.