Article original publié sur Facebook 27 mai 2011
Ceux qui me connaissent aujourd’hui ignorent sans doute que bien avant d’avoir été le pourfendeur de la civilisation automobile que je suis, j’ai été, à un autre siècle et sur un autre continent, un trippeux de chars/mordu de bagnoles. Malgré tout, l’essai automobile qui suit risque bien d’être un exercice unique en son genre.En tant que membre de Communauto – et administrateur de la page Facebook non officielle – j’ai eu la chance d’accompagner Benoît Robert, le fondateur du mouvement, et quelques autres à la première prise en main québécoise de la très attendue Nissan Leaf. Je précise que cet article n’est commandité par personne et que j’y exprime mes opinions librement.
En passant, l’équipe de Communauté était conforme à l’idée que je m’en faisais : jeune, allumée, à l’écoute et très sympathique. Par contre, j’ai trouvé l’accueil des gens de Nissan Canada assez «ordinaire» : présentation unilingue anglaise de la directrice commerciale alors que nous étions un groupe 100% francophone, puis diaporama maladroitement lu par un directeur technique aux allures d’un typique vendeur de chars.
Le concept
La Leaf est tout simplement la première voiture entièrement électrique de grande diffusion à être proposée sur le marché nord-américain. Cette fois, il ne s’agit ni d’un prototype ni n’une série limitée, mais de ce qu’on attend depuis près de 40 ans : une auto généraliste qui n’utilise aucun carburant fossile et ne rejette aucun gaz. Zero Emission, baby! J’ajoute que Nissan étant sous le contrôle de Renault depuis 1999, on a donc sous les yeux un véhicule franco-japonais.
L’an dernier, Communauto a signé une entente avec Nissan Canada, hôte de cet essai, pour intégrer une cinquantaine de Leaf dans sa flotte d’autos partagées. Voilà pour le plan, faisons maintenant connaissance avec la bête.
La présentation
Très franchement, le design extérieur de la Leaf ne m’a pas séduit. On dirait une version futuriste de la Versa hatchback, qui n’est pas vraiment une référence en matière de style. De la part d’un véhicule potentiellement révolutionnaire, on aurait pu attendre mieux que ces lignes un peu molles. En revanche, quelques détails m’ont plu, comme les grands phares à l’avant ou encore le panneau photovoltaïque judicieusement placé en haut du hayon : tant qu’à rouler électrique, autant produire une partie de son carburant!
L’intérieur ne répondait pas non plus à mes attentes esthétiques : un simili gris-beige pâle particulièrement salissant donne à l’habitacle une impression de je-me-prends-pour-une-voiture-de-luxe. Heureusement, on revient en 2011 quand on se concentre sur le tableau de bord électronique, dont la console centrale tactile regroupe un grand nombre d’informations utiles. En parlant d’infos utiles, je ne suis toujours pas convaincu par le petit sapin qui se construit branche par branche pour récompenser votre conduite éco-énergétique. Des bonbons, tant qu’à y être?
Les deux modèles d’essai étaient équipés de l’option caméra de recul : de quoi ravir les amateurs de jeux vidéo, qui verront se matérialiser un parallélogramme déformable derrière la voiture. Mais attention, frères et sœurs Communautomobilistes : il est possible que ce gadget ne soit pas présent sur les futures autos partagées…
L’essai routier
Contact. Hormis une muzak de type «OS launch», seul le picto vert vous indique que le «moteur tourne». Silence appréciable. No vibration is good vibrations, comme dirait Brian Wilson. On appuie sur l’accélérateur, la voiture réagit immédiatement. On enfonce l’accélérateur (oui, j’ai fait ça en mémoire de mes années muscle car!), l’accélération est comparable à celle d’une voiture à essence de gamme équivalente, avec un petit «plus» : ce petit buzz qui vous rappelle en crescendo que vous êtes dans le quatrième volet de Back to the Future, juste avant le saut dans le temps! Un de mes co-essayeurs a d’ailleurs réussi à la faire «spinner de d’sour»!
Rien à dire sur la position de conduite ni sur le comportement routier, parfaitement conformes à ce qu’on attend d’une voiture de cette gamme.
Quant au silence, il est surtout perceptible à l’arrêt ou à basse vitesse sur un revêtement très lisse. Plus vite, le bruit de roulement se fait entendre et pourrait simplement donner l’impression qu’on a un moteur peu bruyant.
À l’usage, si on exclut quelques commandes spécifiques, cette auto n’est donc qu’une auto. C’est décevant si on s’attend à une aventure spatio-temporelle, mais rassurant si on l’achète pour se déplacer.
Le plein
C’est LÀ qu’on parle des vraies affaires.
La batterie Lithium-Ion de la Leaf peut se recharger selon trois modes. On peut la brancher sur une banale prise murale de 110 V, mais il ne faut surtout pas être pressé et prévoir 20 heures d’immobilisation pour une charge complète. Il existe(ra) aussi des bornes de rechargement en 3 heures et même des super-bornes assez coûteuses qui font la job en 15 minutes, si ma mémoire est bonne.
Une fois le joujou gorgé de mégavolts, vous (ne) disposez (que) de 160 kilomètres d’autonomie, ce qui confine en quelque sorte la bagnole à une utilisation urbaine. Oups.
Autre bémol : on ne connaît pas encore la résistance de la batterie aux hivers québécois, ni le cycle de vie total du véhicule.
La conclusion
On murmure que l’auto serait disponible en concessions au début de l’automne et que Communauto sera au premier rang des testeurs. Les premières bornes seront installées dès cet été dans des stationnements intérieurs du centre-ville de Montréal et les réservations par les membres seront très encadrées : aucun risque de tomber sur une Leaf «par hasard»!
Mais je vous entends me demander : «Mais est-ce que tu nous conseilles de l’acheter, cette Feuille électrique, ô réputé non-chroniqueur automobile?».
Ma réponse est claire : nope. Malgré une aide incitative, la Leaf devrait coûter 150% du prix d’un bazou équivalent sans même vous permettre d’aller vous perdre dans la nature au gré du vent. Si vous tenez à la conduire, abonnez-vous donc à Communauto!
Cela dit, je crois plus que jamais à l’auto électrique, et ce modèle représente un pas significatif dans la bonne direction.
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Mes photos : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10150181773986580.307709.707436579
Article original publié dans On fait du web le 17 avril 2011
L’inspiration de ce billet vient d’une discussion que j’ai eue il y a quelque temps avec deux amies technophiles et cinéphiles : Gaëlle Despoulain, designer-intégratrice Web et auteure du blogue Chocolate Movies, et Gina Desjardins, «geekette» bien connue et blogueuse ici et sur Triplex, de Radio-Canada. Au menu : les liens qu’entretiennent les geeks avec le 7e art, l’existence de ce que Gina appelle la catégorie «cinégeek», et la réactivité du public des blogues et médias sociaux à l’industrie du cinéma.
Pour illustrer tout ça, je me suis amusé à dresser cette liste terriblement subjective des 10 films les plus geek de tous les temps…
Une minute de 500 000 milles en typographie cinétique.
Paroles et musique : Antoine Gratton (de l’album Le problème avec Antoine, 2009)