Article original publié sur Facebook le 4 octobre 2010
Madame Losique,
Avec une semaine de retard, je viens de regarder votre prestation à Tout le monde en parle. Faisant partie des mâles pubères – et donc de votre cible, comme on dit en marketing –, je dois vous dire une chose : je ne vous crois pas. Et tous les gens autour de moi, jeunes, vieux, hommes, femmes, hétérosexuels, homosexuels, riches, pauvres, pour peu qu’ils aient un peu de jugement, ne vous croient pas plus.
Non, nous ne croyons pas à votre pitch de vente, nous ne croyons aucun de vos arguments, ni à votre épanouissement de femme, ni à la touchante dédicace à votre mère, ni à votre innocence, ni à votre spontanéité calculée. Nous ne voyons que trois choses : la superficialité que vous affichez jusque dans votre chair rabotée; le plan marketing de votre entreprise médiatique; et surtout, votre immense hypocrisie.
Vous avez un produit à vendre. Vous avez un concept. C’est parfait.
Madame Losique, n’essayez pas de nous faire avaler votre recherche d’unicité alors que vos attributs plastiques hurlent votre besoin de ressembler aux cohortes de pornstars qui hantent nos écrans. Ne fustigez pas la dominance machiste en servant votre érotisme démagogique aux cro-magnons de salon. Ne prétendez pas nous faire découvrir les beautés du Québec grâce à votre pathétique livre de fesses. Mais surtout, lâchez donc ces emmerdeuses « qui nous dominent et veulent que toutes les femmes se ressemblent »! Ouvrez vos yeux – si c’est chirurgicalement possible – et demandez-vous de quel côté est le conformisme en 2010 : du côté des Barbie modifiées ou de celui de celles qui veulent être respectées pour ce qu’elles sont?Vous êtes une femme d’affaires qui a assimilé l’impérissable notion selon laquelle le cul fait vendre. L’affront est suffisant pour que vous vous enrichissiez sans nous bullshiter avec votre éthique de synthèse. Nous sommes la génération Internet : rien d’autre ne nous choque que le mensonge.
Maintenant, pour voir si Losique rime vraiment avec logique, permettez-moi de vous tendre le miroir de votre prestation.
Je suis un homme d’affaires aux dents longues et je remercie mon père de m’avoir légué ses belles valeurs : la supériorité masculine et la domination de la femme. Pour financer mon futur empire médiatique dont le fer de lance est une chaîne thématique nommée Gino, je publie un livre de photos où je pose, habillé de cuir, au milieu de jeunes filles soumises et dénudées. Invité à TLMEP à titre de freak-du-dimanche, j’arrive en me pavanant dans mon t-shirt Playboy (pour bien montrer mes allégeances) et je défends ma position avec bonne humeur, renvoyant dans le même vestiaire puritains, féministes et philosophes. À la question de la provocation, je rétorque en me grattant l’entrejambe que j’achète mon linge en spécial sur la rue Ste-Catherine, et je demande à Danny ce qui peut bien le choquer. À la question du manque d’attention, je réponds que pas du tout; c’est l’épanouissement de ma personnalité qui m’a mené où je suis. Merci Papa. Et les millions que j’accumule? C’est pour montrer aux Américains qu’on peut penser big, nous aussi! Oui, Mesdames et Messieurs, je suis un visionnaire, un guide, un libérateur! Et je sors du plateau sous les applaudissements d’un public qui vient de découvrir avec ravissement que ce qu’il croyait être un penchant honteux était en fait une opinion.
Article original publié sur On fait du web le 5 août 2010
Le 20 avril 2010, une fuite de méthane provoque une explosion sur une plateforme de forage au large de la Louisiane, dans le golfe du Mexique. La suite est connue : le pétrole brut se met à jaillir du sous-sol marin, provoquant ce qu’on considère comme l’une des pires catastrophes pétrolières de l’histoire. Au moment où ces lignes sont publiées, on n’ose même pas encore croire que le problème soit réglé.
En marge des conséquences écologiques, humaines, politiques, économiques ou philosophiques de cette catastrophe, les internautes manifestent depuis presque quatre mois leur inquiétude et leur écœurement. La firme BP, responsable de ce saccage, est logiquement devenue la cible de toutes les attaques virtuelles, et son logo est passé par toutes les couleurs.
Article original publié sur On fait du web le 22 juillet 2010
Nous savons aujourd’hui que le H1N1 était une fausse alerte et que la pandémie annoncée n’a pas eu lieu. Mais il existe un autre genre de danger viral dont la souche est méconnue mais les effets, dévastateurs. Voici le palmarès des dix dérapages viraux du Web, le panthéon des imbécilités contre lesquelles on se ferait vacciner tout de suite…
1. Information vitale… non vérifiée
Un vieux classique qui date des débuts du courriel mais qui ressurgit à chaque nouvelle génération d’internautes. Un(e) ami(e) vous transmet un long message contenant une information «qui peut sauver des vies», ou encore d’un nouveau virus «qui détruira toutes vos données»…
Article original publié sur On fait du web le 9 juin 2010
En dévoilant leur nouveau logo le 27 mai dernier, les gens de chez Astral Média ne s’attendaient probablement pas à susciter autant de commentaires.
Comme toute grosse compagnie qui se respecte, l’empire médiatique s’est offert une mise à jour globale de positionnement et d’image. Le résultat ? Deux ans de travail, un gros «a» plein de couleurs, une signature enfantine et une facture officieuse de 500 000 $.
Évidemment, il n’y a pas qu’un logo. Il y a toute une philosophie que vous comprendrez peut-être en visionnant cette longue vidéo de style garde-à-vous et sans-curseur-pour-aller-plus-vite…
Article original publié sur On fait du web le 27 mai 2010
Parce qu’il y a parmi mes collègues une dangereuse proportion de Français / parce qu’il fait beau / parce que je suis bien placé pour tirer le levier linguistique / je souhaite offrir aux Français du Québec une panoplie de logos qu’ils pourront enfin lire dans leur langue!
Article original publié sur On fait du web le 21 mai 2010
Ça fait longtemps que je me retiens, et je vais sans doute m’attirer les foudres de certains internautes, mais en tant que créateur de contenu Web, il faut que je le dise : la créativité est sur une mauvaise pente!
Je m’explique. De la généralisation phénoménale des connexions personnelles à Internet est née une culture de masse basée sur l’échange de liens. Je forwarde, tu retwittes, il hyperlie. Pour la première fois, des individus isolés, ni particulièrement puissants, ni particulièrement célèbres, transmettent sans limitations des informations, des images, des vidéos, bref, des parcelles de culture. Et, bien sûr, des images de chatons, des blagues éculées et des clips ridicules. C’est là que je veux en venir.