Hommage à la vie de Jocelyn

Malgré nos prévisions et une carte de Nouvel An qui proposait de broyer du rose, l’année 2024 n’aura pas été tendre avec nous. Dégât(s) d’eau, perte de mon principal client, soins dentaires interminables, augmentation du prix des artichauts, porte de garage qui se referme sur le toit de l’auto, COVID de compétition, amis et proches en souffrance, problèmes financiers, cancer métastatique pour Sencha, montée de l’extrême-droite un peu partout, onzième année sans vacances : tout cela n’était qu’une mise en bouche. Le coup de grâce s’est produit le 27 août, quand Jocelyn, le frère de Mireille, a quitté ce monde sans préavis.

Le deuil, cette affaire compliquée et insaisissable.

Nous avons tenté de lui rendre un hommage à la mesure de sa générosité, le 19 octobre dernier. Cette célébration, pilotée par Mireille et moi-même et portée par une légion de proches au grand cœur – on est vraiment bien entourés –, s’est faite dans un lieu magnifique, sous la forme de témoignages et de chansons. Nous en avons profité pour saluer la mémoire de son père, parti en 2018. Les personnes présentes ont unanimement confirmé que ces quelques heures les avaient réconfortées et les avaient fait cheminer dans leur deuil. La vie serait-elle le remède contre la mort? Je vous laisse y penser.

En attendant, je viens d’achever le montage vidéo des 10 chansons que nous avons interprétées ce soir-là. Le son est plein d’écho, les voix sont chargées d’émotion, ce n’est pas un show mais nos cœurs qui parlent. Merci encore à celles et ceux qui on contribué à cette journée, de près ou de loin.

Repose en paix, Jo.

Hommage à Jocelyn – 1/10 – Here There and Everywhere

Hommage à Jocelyn – 2/10 – Nowhere Man

Hommage à Jocelyn – 3/10 – Something

Hommage à Jocelyn – 4/10 – La vie en rose

Hommage à Jocelyn – 5/10 – Qui peut faire de la voile sans vent

Hommage à Jocelyn – 6/10 – Les copains d’abord

Hommage à Jocelyn – 7/10 – What a Wonderful World

Hommage à Jocelyn – 8/10 – Le Picbois

Hommage à Jocelyn – 9/10 – The Long and Winding Road

Hommage à Jocelyn – 10/10 – Promenade sur Mars

Marche arrière

Non, je ne vais pas vous parler de politique! Quoique…

Citroën vient de dévoiler sa nouvelle image. C’est le troisième des grands constructeurs français à le faire en l’espace d’une année. Et, parce que Citroën, Peugeot et Renault semblent fonctionner comme des triplés monozygotes, ils ont opté pour la même stratégie : celle du retour vers le passé.

En tant que designer et analyste de logos, je ne vais pas décortiquer chacun des communiqués de presse (vous googlerez ça), ni dresser un historique de chaque marque (vous wikipédierez ça). Je veux juste mettre en évidence les similitudes en comparant visuellement les logos de trois époques précises : celle d’où part l’inspiration, celle qu’on vient de quitter et celle où l’on arrive.

J’ai déjà constitué dans ce blogue une collection de logos automobiles « déchromés », mais on assiste maintenant à un mouvement plus profond qui questionne l’identité et le sens. Alors que les automobiles connaissent une fuite vers le futur, que ce soit pour cause d’électrification, de conduite autonome ou de design futuriste, pourquoi ces trois constructeurs (ainsi que quelques autres ailleurs) choisissent-ils de se replier sur une identité visuelle issue de leur passé?

Il y aurait un paquet de bonnes réponses à cette question : le sempiternel storytelling, le besoin de justifier la place de l’automobile avant que tout pète, le positionnement des marques dans la sphère émotive, la volonté de prouver qu’on était là bien avant Tesla, le charme rétro, un certain conformisme, le constat que la précédente avenue graphique ne menait nulle part, etc.

Ne vous attachez pas trop à ces nouveaux logos, ils vont changer avant que l’encre soit sèche!

Brand new chose

Vers 2008 naissait Brand New, un blogue spécialisé émanant d’une petite agence de design américaine. Ce blogue, conçu et rédigé par le designer Armin Vit, a pour objectif de repérer et d’analyser les logos qui sortent, qu’ils soient américains ou pas. Avec les années, c’est devenu la référence dans son domaine. Ma référence, aussi. Il faut dire qu’Armin sait d’autant plus de quoi il parle que Brand New organise annuellement des conférences sur le design graphique.

En 2020, le blogue est devenu payant, car il fallait bien rentabiliser les heures investies quotidiennement dans l’aventure. 20 $US par an pour accéder à tous les contenus, ça reste une bonne affaire! Plus récemment, Armin a décidé de faire une (petite) place à des rédacteur invités, des designers professionnels qui ont la capacité d’écrire des critiques dans les périodes où Armin est débordé (ce qui arrive moins souvent que je l’aurais cru).

Vous me voyez venir : ça m’a donné une idée. Puisque j’ai écrit sur plusieurs blogues d’entreprise au Québec, puis sur Infopresse et Urbania, pourquoi ne pas carrément viser les ligues majeures? J’en ai touché un mot à Armin, et… BINGO, il m’a proposé d’analyser le nouveau logo du Parti chrétien-démocrate Flamand. Outre que je n’avais aucune idée de ce qu’était ce parti (belge et flamand), le défi était de taille : écrire en anglais, pour un public principalement américain, et en suivant les procédures et les standards de qualité de Brand New, ce qui n’était pas une mince affaire.

Tout ça pour dire que, ce lundi matin 18 juillet 2022, je partage avec fierté le fruit de cette collaboration qui fait de moi le premier collaborateur non anglophone – quoi que la première langue d’Armin est probablement l’espagnol – premier Québécois, premier Français, premier membre de la SDGQ, alouette.

Ah non, je viens encore de bloguer sur un article de blogue! Bonne lecture quand même!

Lettre aux Bogdanoff

D’un fan humanoïde de la première heure

Chers jumeaux Bogdanoff,

Ça me fait un peu bizarre de vous écrire aujourd’hui, alors que Grichka vient de mourir et qu’Igor est malade. Voilà une tragédie de calibre cosmique.

Je vous adresse cette lettre en tant que représentant de la génération X, dont vous étiez les héros.

Vous avez débarqué dans le morne paysage télévisuel de la fin des années 1970 avec vos combinaisons métallisées et votre studio en forme de vaisseau spatial, et tout a changé.

Vous vous êtes adressés à nous, jeunes spectateurs du mercredi après-midi, comme à des gens curieux et intelligents. Jamais, sur nos trois pauvres chaînes publiques, nous n’avions entendu parler d’Isaac Asimov ni d’Arthur C. Clarke. Jamais une émission « jeunesse » n’avait cru pouvoir nous intéresser aux concepts d’espace-temps ou de physique quantique (eh oui, déjà!).

Bien sûr, l’ado que j’étais ne comprenait pas tout, mais il était flatté que vous le preniez pour autre chose qu’un amateur de marionnettes.

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Les meilleurs et pires logos de 2021

Votre dose annuelle de design graphique.

Mine de rien, la « logosphère » mondiale a fait son chemin en 2021, insensible aux variants viraux, aux passeports sanitaires et même à la multiplication des téléréalités. Parce que l’identité visuelle s’intègre lentement à nos vies, l’année qui s’achève (enfin) est une excellente occasion de faire un bilan. Outre le clin d’œil en couverture, il ne sera pas question ici de Squid Games ni d’aucune sorte de calmar. Go, logos!

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La campagne électorale fédérale en 11 pancartes

Quoi de neuf (et de laid) sur nos poteaux?

La bonne vieille pancarte électorale vit probablement ses derniers beaux jours. Non, ne pleurez pas, toute bonne chose a une fin, et ces choses non recyclables qui s’attachent à grands coups de tie wrap et polluent nos horizons vont bientôt devoir faire preuve de virtualité.

En attendant, profitons de la campagne fédérale, lancée le 15 août par un Justin Trudeau jovial, pour exercer un devoir citoyen essentiel qui consiste à traquer les erreurs et les fautes de goût.

J’aimerais d’abord dire qu’on n’a plus les pancartes boboches qu’on avait. Il fut un temps où l’amateurisme régnait en maître et où le trio photo floue + slogan fou + fautes d’orthographe régalait les passants. De nos jours, les candidats se font tirer le portrait par des professionnels, font relire chaque mot et respectent avec ferveur les gabarits fournis par le parti.

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S’intégrer à son nouveau pays ou préserver sa culture d’origine?

baguette

Telle est la question que devraient se poser tous les expatriés.

On s’en doute : la réponse est loin d’être triviale. Mais j’ai surtout remarqué de grosses différences d’approche d’un individu à l’autre.

UNE DÉMARCHE DE CHANGEMENT DE PAYS REPOSE SUR UN CONTINUUM D’INTÉGRATION QUI VA DE « NE RIEN CHANGER À SA VIE D’AVANT » À « OUBLIER COMPLÈTEMENT D’OÙ ON VIENT ».

Pour les besoins de l’étude, je partirais du seul cas que je connaisse vraiment, celui d’un Français ayant immigré au Québec. Et, plus précisément, celui d’un Parisien débarquant à Montréal. En gros, une démarche de changement de pays repose sur un continuum d’intégration qui va de « ne rien changer à sa vie d’avant » à « oublier complètement d’où on vient ».

D’un côté, ceux qui ne voient aucun avantage à s’adapter à leur nouveau contexte géoculturel, qui veulent leur baguette de la boulangerie du coin, leur espresso au comptoir, leur Côtes-du-Rhône sur la table, leur journal télévisé à 20h, et leur passeport tricolore. [Note : j’utilise le masculin pour alléger le… Nan ! C’est juste parce que je suis un putain de gros macho franchouillard.]

À l’autre extrémité du spectre se trouvent ceux qui ne veulent plus rien savoir de la France, qui se perçoivent soit comme des néo-Québécois, soit carrément comme des citoyens du Monde, libres et apatrides. Leur vie d’aujourd’hui se passe ici et ne ressemble en rien à celle qu’ils ont fuie. Leur réseau et leurs projets sont désormais nord-américains. Ou en forme de globe, mais pas d’hexagone.

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Comment je me suis fait réformer du service militaire

médaille

Quand l’appel de la Patrie reste sans réponse.

J’ai toujours fui les militaires. Probablement parce que j’aime les nuances, et que dans l’armée, on n’a que deux choix : être le salaud qui commande ou le crétin qui obéit. Bien sûr, les militaires sont le rempart qui nous protège en cas de guerre, les héros qui sauvent les démocraties menacées. Mais contre qui se battent les soldats ? Contre d’autres soldats. Match nul.

Je fuis les militaires parce que je suis le genre d’irresponsable qui prône le pacifisme, le genre d’emmerdeur qui veut comprendre plutôt qu’obéir.

PAS DE CHANCE, JE SUIS NÉ DANS UN PAYS ET À UNE ÉPOQUE OÙ LES JEUNES HOMMES DEVAIENT OBLIGATOIREMENT FAIRE LEUR SERVICE MILITAIRE.

Pas de chance, je suis né dans un pays et à une époque où les jeunes hommes devaient obligatoirement faire leur service militaire. Un an de jeunesse gâché à désapprendre la vie dans une colo sous-équipée. Une soumission constante à des douchebags qui hurlent des ordres et dont la mission n’est pas de restaurer la paix, mais de faire de ta vie un enfer. Ou, comme disent les anciens, de t’aider à « devenir un homme ».

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Sencha à la Une!

Alors que Sencha va fêter des 10 ans, elle s’offre un cadeau qui fera l’envie de ses congénères canins : un article dans Urbania!

Mireille et moi avons décidé de partager son histoire et les gens d’Urbania (allô, Barbara-Judith!) ont considéré qu’elle valait la peine d’être publiée dans la rubrique Portraits. Parlant de portrait, quand on ouvrait un onglet sur urbania.ca dans les minutes suivant la mise en ligne, on tombait sur un imposant plan serré sur les yeux de Sencha, une photo prise par son humaine préférée! (Voir ci-dessus)

J’espère que cette soudaine célébrité ne fera pas enfler sa tête, car ses proportions sont parfaites comme ça.

Bonne lecture!